La France dévoile sa première stratégie française [en]
La recherche scientifique en Arctique et en Antarctique fait désormais l’objet d’une stratégie nationale en France. De nouveaux changements structurels, un soutien politique et financier sont prévus d’ici 2030.
Près de deux cents ans après le voyage de Jules Dumont d’Urville en Antarctique à bord du célèbre Astrolabe, la France adopte sa première stratégie polaire. Reçue par le Premier ministre, Jean Castex, le 31 mars, cette dernière a été présentée par Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur chargé des pôles et des affaires maritimes, ce mardi 5 avril, au ministère des Affaires étrangères.
La présence française en Antarctique et Subantarctique est significative avec Crozet Kerguelen (disc. 1772), Saint-Paul et Amsterdam. Il abrite aujourd’hui d’importants repères des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), abritant la plus grande zone de protection maritime au monde (1,66 m km2, 2,5 France).
En 1991, la France et l’Australie ont conjointement rédigé le protocole de Madrid sur la préservation "d’une réserve naturelle dédiée à la paix et à la science" en Antarctique. Aujourd’hui, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avertir d’une élévation du niveau de la mer de quatre mètres dans le cas du décrochement de la calotte glaciaire. Cela nous rappelle l’importance de protéger des institutions telles que la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) dont les efforts de protection de la mer de Wedell se poursuivent.
Face à des défis aussi grandissants, la stratégie française est d’appliquer les leçons des deux extrêmes et de s’appuyer sur des partenariats pour réaliser son ambition.
La France peut optimiser son fonctionnement alors même que Marion Dufresne et le brise-glace Astrolabe sont performants. La nécessité d’effectuer des analyses d’écarts (maritimes, terrestres et aériens) n’est pas éludée.
Des infrastructures comme Concordia en Antarctique seront rénovées (2035), ainsi que Dumont D’Urville (2025-2035). A Concordia, l’Australie est identifiée comme un partenaire potentiel (Steven L Chown), réduisant ainsi le besoin de créer de nouvelles bases afin d’atténuer l’impact environnemental de la recherche.
Avec une stratégie entièrement intégrée, la France peut aider à accéder à l’Antarctique en échange d’un soutien dans l’Arctique. La collaboration dans le contexte de l’Union européenne apparaît à nouveau comme une priorité clé. "La France et l’Australie sont idéalement positionnées pour déployer des moyens logistiques" visant à surveiller les glaciers.
Le document touche à la nécessité souvent négligée d’éduquer les générations futures. La stratégie prévoit des expositions et des opportunités pour les artistes en résidence sur diverses stations et installations de l’Antarctique à travers "Villas Polaires".